Les grands hommes

Docteur Louis-Eugène BAGOT

Inventeur de la kinébalnéothérapie

Médecin de Marine, Louis-Eugène Bagot est un passionné de climatologie. Après un séjour en Somalie et un passage par la Guadeloupe, il s’installe comme médecin généraliste, en 1887 à St-Pol-de-Léon, en Bretagne et crée un cabinet annexe à quelques kilomètres de là, à Roscoff.

En 1899, le Docteur Bagot cherche un terrain pour créer un « institut marin ». C’est à Roscoff, précisément, pour le cadre, la qualité de l’air et de l’eau qu’il choisit de construire le premier centre de thalassothérapie.

Le Docteur Bagot substitue au caractère empirique des soins une thérapeutique rationnelle fondée sur la tonicité du climat et la richesse physico-chimique de l’eau de mer. En 1903, il met au point ses méthodes de soin par hydrothérapie des rhumatismes : eau de mer chauffée, mouvement dans l’eau… La kinébalnéothérapie est née.

Son fils le Docteur René Bagot prendra la relève dans les années 50 et associera à l’hydrothérapie marine un massage cutané réflexe : le palpé-roulé, constituant ainsi un couple thérapeutique unique.

Docteur René BAGOT

Sur les traces de son père

Ancien externe des hôpitaux de Paris, en 1934, il exerce à l’Hôtel Dieu dans le service de physiologie du Professeur H.DAUSSET. En 1935, il soutient sa thèse : « prévention et traitement des impotences rhumatismales par la mobilisation méthodique ».

Membre de la Ligue française contre le Rhumatisme, de la société française de Médecine Physique et de la société française d’Hydrologie et de Climatologie, en 1953, il devient le médecin directeur de l’Institut marin Rockroum à Roscoff où il mourra en 1981.

Il est l’auteur de nombreuses publications :

  • Quelques indications des traitements physiothérapiques. (Gazette Médicales de France n°8.1937).
  • Une grande méconnue, la cellulite. (Rhumatologie, Aix Les Bains Octobre 1949).
  • La réadaptation et la récupération fonctionnelle en milieu marin. (Congrès de la cure marine Perros-Guirec, Octobre 1956).
  • Les possibilités de la thermo-climatologie en Rhumatologie. (Xe congrès International de Thalassothérapie Cannes, 1957).
  • Thalassothérapies des rhumatismes chroniques. (La presse thermale et climatique. N°4 juillet 1959).
  • Thalassothérapie des rhumatismes chroniques inflammatoires. Une expérience de 60 ans. (Xième congrès de thalassothérapie. Estoril 1961).
  • La place du massage en thalassothérapie. (Annales de Médecine Physique, T.V. N°3, juillet 1962).
  • Le rhumatisme chronique dégénératif. Techniques de cure à l’Institut marin Rockroum de Roscoff. (XIIème Congrès international de Thalassothérapie, Venise 1963).
  • Médecine fonctionnelle en climat marin. (Société Française d’Hydrologie et de Climatologie 1966).
  • Syndromes douloureux chroniques et Thalassothérapie. (Société Française d’Hydrologie et de Climatologie Rennes 1980).

Louison BOBET

Santé et loisir par la mer

Louison Bobet, Louis Bobet de son vrai nom, est né le 12 mars 1925 à Saint-Méen-le-Grand. Cycliste français professionnel de 1947 à 1961, enregistrant cent vingt-deux victoires durant cette période, il décroche le titre de champion du Monde en 1954.

A la suite d’un accident de voiture, il fut ébloui par les résultats sur son organisme après une cure d’eau de mer à Roscoff. « Les résultats sur mon organisme ébranlé furent si nets, si spectaculaires que, remis sur pied, je restai ébloui par les vertus de l’eau de mer… »

Il entame alors une reconversion en imaginant un nouveau concept de santé-loisir par la mer et ouvre en mai 1964, le premier institut moderne de thalassothérapie à Quiberon.

Docteur LA BONNARDIÈRE

Bains de mer et terminologie

Si les bienfaits de la mer sont connus depuis des siècles, ce n’est que le 31 décembre 1865, à Montpellier, que le Docteur La Bonnardière présente sa thèse intitulée « Introduction à la thalassothérapie » et signifie alors le soin par la mer à partir des mots grec « thalassa », la mer et « therapeia », le soin.

Il exerce à Arcachon en soignant par la mer, dès lors, la thalassothérapie prônera non seulement l’utilisation de l’eau mais aussi des algues, du sable et du climat marin.

Docteur John FLOYER

Les bains froids

Sir John Floyer est un médecin anglais né à Hinters dans le Staffordshire en 1649. Etudiant à Oxford, il obtient en 1680, le titre de docteur en médecine puis exerce à Litchfield où il est très apprécié. Pour le récompenser de ces talents, le roi d’Angleterre le fera chevalier.

Partisan des bains froids, il en recommande l’utilité et en répand l’usage, notamment dans les rhumatismes chroniques et autres maladies nerveuses.

Il meurt le 1er février 1734.

Il publiera de nombreux ouvrages :

  • La pierre de touche de la médecine. Londres 1687.
  • L’état surnaturel des humeurs animales décrit par leurs qualités sensibles (doctrine de la fermentation). Londres 1696.
  • Recherches sur l’usage raisonnable des bains. Londres 1697.
  • Traité sur l’asthme. Londres 1698. Il décrit la maladie selon son expérience personnelle car il souffrit d’asthme durant sa vie.
  • L’horloge du pouls des médecins. Londres 1707-1710. Il est l’un des premiers à compter les pulsations.
  • Medicina geronomica ou l’art de conserver la santé des vieillards.
  • Une lettre sur le régime à suivre dans la jeunesse. Londres 1724.

Docteur John LATHAM

L’hôpital marin militaire

Le Docteur John Latham est né en 1761 en Angleterre. Médecin anglais, président du collège royal des médecins de 1813 à 1819, il publie deux ouvrages :

  • Mémoire sur l’asthme en 1810
  • Notes sur les thérapeutiques en 1811.

Convaincu des bienfaits du milieu marin sur l’organise, il est le fondateur du premier hôpital militaire marin anglais en 1790.

Docteur Denis LEROY

Thalassothérapie et rééducation

Denis Leroy, médecin honoraire des Facultés de Médecine et de Pharmacie de Rennes, est passionné par les vertus réparatrices de la mer.

En 1950, il donne son orientation thérapeutique à la thalassothérapie en y alliant la rééducation et donne ainsi toute sa dimension à la kinébalnéothérapie.

Ambroise PARÉ

Les propriétés de l’eau de mer

Né en 1510 à Laval en Mayenne, Ambroise Paré est le fils d’un agriculteur. En 1529, il entre comme compagnon chirurgien à l’Hôtel-Dieu et devient l’un des pères de la chirurgie moderne.

Au XVIe siècle, il signale les propriétés astringentes, réchauffantes, dessicantes et anti-infectieuses de l’eau de mer et prescrit alors les bains de mer à ses patients.

Le médecin et anatomiste français meurt le 20 décembre 1590 à Paris.

Vincent PRIESSNITZ

Un pionnier en Occident

Paysan né en 1799 en Tchécoslovaquie, Vincent Priessnitz découvre le pouvoir curatif de l’eau en observant un cerf blessé plonger chaque jour sa blessure dans un ruisseau glacé. Lui-même sujet à des entorses du poignet, il se soigne en l’immergeant dans l’eau froide et en l’enveloppant dans un linge humide. Dès lors, il revendique un emploi systématique de l’hydrothérapie qui devient un véritable « marqueur » de la médecine naturelle, sa méthode aura alors le nom de « compresse de Priessnitz ».

En 1822, le Docteur Mourge, médecin-inspecteur des bains de mers de Dieppe introduit en France les principes de Priessnitz et préconise un usage rationnel.

René QUINTON

L’eau de mer en milieu organique

En 1904, le biologiste René Quinton établit scientifiquement le rapport organique qui existe entre l’eau de mer et le plasma sanguin.

La même année, il publie l’ouvrage scientifique fondateur des vertus thérapeutiques de l’eau de mer : « L’eau de mer en milieu organique ». Il y avance l’hypothèse que la première cellule vivante est venue de l’environnement marin et en déduit que l’organisme humain devrait retirer un bénéfice immédiat de la prise de l’eau de mer à la concentration saline originelle, milieu vital de ses cellules.

René Quinton préconise alors une thérapie nommée « La méthode marine », utilisant l’eau de mer diluée et ouvre des dispensaires où des milliers d’enfants atteints de gastro-entérite (fléau de l’époque) sont sauvés.

Après plusieurs années d’efforts, sa méthode de travail le satisfait pleinement, il fait donc breveter sa méthode et enregistrer son produit sous le nom de « Plasma de Quinton ».

Docteur Richard RUSSELL

Le renouveau anglais

Né le 26 novembre 1687 à LEWES en Angleterre, il est le fils d’un chirurgien et pharmacien et obtient le titre de docteur en médecine le 22 décembre 1724 à LEYDEN (en hollande) avec une thèse sur l’épilepsie des enfants.

Il retourne en Angleterre à LEWES où il exerce son métier de médecin et s’intéresse aux propriétés de l’eau de mer et à l’usage médical des bains de mer. Ce qu’il décrit n’est pas nouveau mais il le remet au goût du jour.

En 1750 il publie en latin : « De tabe glandurali sive de usu aquae marinae in morbis glandularum » où il explique son expérience de 25 ans d’utilisation externe et interne de l’eau de mer.
Son ouvrage devient une référence et, en 1752, le Docteur Russel est élu « membre de la société royale ».
Le succès de son livre est tel, qu’une traduction en anglais est réalisée sans son autorisation. Cet ouvrage « pirate » est publié en Angleterre en 1752 puis à Dublin. Il y aura 5 éditions différentes dont la dernière, publiée à Londres en 1769.
Le Docteur Russel construit une maison à Brighton. Grâce à son traité sur l’eau de mer, il permet le développement de cette station balnéaire qui s’impose comme destination favorite de la bonne société anglaise.

En 1755 il publie un 2ème livre « oceonomia naturae in morbis acutis et chronicic glandularum » en latin qu’il traduit lui-même aussitôt en anglais sous le titre « The economy of nature in acute out chronical diseases of the glands ».

Russel disait : « il faut boire l’eau de mer, y faire le bain, manger toutes les choses marines dans lesquelles est concentrée la vertu de la mer ».

Il meurt le 21 décembre 1759 lors d’une visite à Londres.